dimanche 15 février 2009

Antiquité romaine

II : Rome éternelle.

Au cours de son histoire, Rome a connu plusieurs types de régimes : la monarchie (de -753 à – 509), la république (-509 à -27) et l’empire (-27 à 480 environ ; il est difficile de dater la « chute » de l’empire romain en raison des diverses invasions et reconquêtes qu’il a connu, en outre, l’empire romain d’orient ne s’effondre qu’en 1453 avec la prise de Constantinople par les Ottomans).
L’histoire de la monarchie romaine est assez légendaire et est marquée par les figures de Romulus (fondateur de la cité), Numa (le roi sage par excellence) et Tarquin le Superbe (tyran renversé par la république).
La République romaine apparaît en -509, à peu près une quinzaine d’années avant la démocratie athénienne, au cours d’une lutte révolutionnaire contre Tarquin. La société romaine va se décomposer en deux groupes : les patriciens (descendants des familles nobles romaines dont les membres vont composer le sénat) et les plébéiens (« le peuple » qui sera en lutte constante avec les patriciens pendant un siècle). C’est de la lutte entre patriciens et plébéiens qu’émergea la mise en place d’une constitution écrite (elle aussi affichée en place publique, sur le forum), comme chez les grecs, les lois romaines sont empreintes d’un caractère sacré et bon nombre d’entre elles sont des lois religieuses (rites funéraires, mariages, etc. Dans cette constitution (qui évoluera tout au long de l’histoire romaine) le statut le plus durable est celui de pater familias, le père de famille ayant droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants, patriarche qui a le devoir de faire régner la justice au sein de la famille via un tribunal familial. Dès l’origine, le droit romain est égalitaire, il interdit toute forme de privilège et permet à tout citoyen de faire appel d’un jugement qu’il considère comme injuste, à l’exception des périodes de guerre pendant lesquelles les magistrats disposent de l’imperium, droit absolu de vie et de mort. Il y a en réalité deux législations : l’une pour le temps de paix et une autre pour les temps de guerre.
L’armée républicaine romaine est une armée qui n’inclut que des propriétaires, les romains considérant que les soldats sont plus motivés à défendre leurs biens. Ce sont ces soldats, réunis en légions qui ont su conquérir toute l’Italie ainsi qu’une partie du pourtour méditerranéen au cours des guerres puniques contre Carthage. C’est l’armée citoyenne avec le sénat qui désigne l’imperator qui n’est à l’époque que le chef suprême de l’armée et en aucun cas un dirigeant politique. L’imperator a en outre des fonctions religieuses, la consultation des auspices. Enfin, sous la république l’imperium est souvent partagé ou alterné entre deux consuls, ce qui permet de limiter le risque de tyrannie ou de retour à la monarchie.
Au niveau politique, le pouvoir se partage entre le Sénat (composé des 100 pater familias les plus riches et présidé par un consul) et la Plèbe (représentée par le tribun de la plèbe). En pratique, c’est le Sénat qui domine toute la vie politique romaine, le tribun de la plèbe n’ayant qu’un pouvoir d’opposition. Le sénat désigne les magistrats qui dirigent les provinces, il décide de la guerre et de la paix, il élabore les lois et dispose souverainement des finances de l’Etat.
Tout ce système républicain commencera à changer à partir du règne de Jules César qui sera assassiné à cause de ses velléités monarchiques, laissant la place à un pouvoir tripartite (le triumvirat). C’est son petit neveu et fils adoptif Octave qui, après une guerre civile contre les deux autres triumvirs, obtiendra les pleins pouvoirs des mains mêmes du sénat. La république romaine va se transformer alors en empire.

L’empire ne va pas plus supprimer le Sénat que les magistrats de la république, il va simplement modifier leurs statuts. Octave, devenu Auguste en accédant au pouvoir, va mettre en place un système dans lequel aura le droit de s’attribuer toutes les fonctions républicaines de façon temporaire ; il pourra ainsi être alternativement consul de Rome, gouverneur de province, imperator (CAD chef des armées ou d’une armée) et Tribun de la plèbe (ce qui lui donne un droit de véto vis-à-vis du Sénat). Ainsi armé, il tient en main tous les moyens d’action que possédait la Rome républicaine. En outre il va appliquer la notion de « lèse majesté », traditionnellement réservée au peuple romain dans son entier, à sa propre personne en tant que premier des citoyens. Ainsi, les anciennes institutions sont conservées mais elles sont toutes potentiellement entre les mains de l’empereur.
A cela va s’ajouter la création d’une administration impériale. Auguste en effet, n’est pas qu’un homme politique, c’est aussi un homme immensément riche (héritier de Jules César) et un propriétaire foncier. L’Egypte par exemple, n’est pas une province romaine, mais la propriété privée d’Auguste et de ses descendants, c’est un territoire immense qui suppose une administration de type privée. En parallèle du pouvoir politique se constitue donc un appareil administratif de type bureaucratique qui est au service strict de l’empereur. De ce fait, on peut dire que les empereurs vont peu à peu avoir tendance à considérer l’Empire comme leur propriété car cette administration privée au départ va s’étendre à tout l’Empire.
Enfin, et au-delà de la dimension politique et économique, l’empereur va peu à peu se revêtir d’un caractère sacré avec la mise en place du culte impérial. L'empereur Auguste met en place le culte impérial. Il fait diviniser César et ainsi, en tant que son héritier, il s'élève ainsi au-dessus de l'humanité. Il se dit fils d'Apollon. Il associe aussi toute la communauté au culte du génie familiale devenant ainsi le père de tous, d'où son titre de père de la patrie. Auguste refuse d'être divinisé de son vivant. Il laisse cependant se construire des temples qui lui sont consacrés surtout dans l'Orient habitué à considérer ses souverains comme des dieux vivants, à condition que son nom soit associé à celui de Rome divinisée. Le mouvement se poursuit après sa mort. Le culte impérial est aussi une manière d'habituer les habitants de l'Empire, si dissemblables par la culture et les croyances à respecter le pouvoir de Rome à travers un empereur divinisé. Dans tout l'Empire, on restaure ou on construit des temples consacrés au culte impérial. Des cérémonies sont organisées en l'honneur de l'empereur. C'est l'occasion pour la communauté de se retrouver dans des processions devant de sacrifices, des banquets et toutes sortes de spectacles.

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Ma tronche

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DEA de Philo, longtemps intérressé par l'occultisme et les diverses religions, j'ai fini par revenir dans le giron du christianisme. Bien que non pratiquant, je me sens appartenir, par ma naissance et par ma formation, à la confession d'Augsbourg, CAD au protestantisme Luthérien. Ceci dit, et de ce fait, j'éprouve le plus vif intérêt pour les monothéismes en général. Je crois qu'avec la philosophie, peut s'entamer un dialogue, une communication saine que nous aurons à continuer sans relache pour affirmer notre désir de paix et de concorde sous l'égide du Seigneur.