samedi 6 octobre 2007

A propos d'Alain Soral


J'ai découvert Alain Soral suite à un ensemble de sujets déposés sur Agoravox pendant la période précédant l'élection d'el Presidente. De Soral je me suis mis à étudier le FN et du FN le conspirationnisme. Mais je vais me limiter ici au cas Soral.
Ce qui frappe d'emblée c'est l'humour (parfois assez grinçant) de ce monsieur, puis, à force de l'écouter on s'aperçoit qu'il suit une analyse marxiste de l'histoire et des rapports politiques.
Qu'est ce que c'est que cette analyse marxiste?
A force d'écouter j'ai fini par comprendre que c'était une analyse fondée sur la dialectique hégélienne: Thèse-Antithèse-Synthèse. Le genre de choses que beaucoup parmi nous ont appris à l'école....Le fondement de son analyse c'est la dynamique de la contradiction, je schématise son raisonnement:
-Thèse: le communisme internationaliste contre le capitalisme nationaliste.
-Antithèse: face au communisme, le capitalisme réagit et devient internationaliste à son tour; c'est ce qu'on appelle la mondialisation.
-Synthèse: pour continuer la lutte anticapitaliste, le communisme doit devenir nationaliste.

Je dois dire que sur le coup j'ai trouvé le raisonnement intérressant. Schématique certes (la dialectique est souvent schématique) mais intérressant.
Signalons au passage que ces inversions s'accompagnent d'autres inversions:

-Thèse: le communisme athée et matérialiste, le capitalisme chrétien
-Antithèse: le capitalisme athée et matérialiste
-Synthèse: un marxisme chrétien (voire oecuménique dans le cas de Soral qui a beaucoup de sympathie pour nos frères musulmans).

Je schématise certes, mais tout ça me semble pas mal. Cependant je veux ajouter un petit bémol personnel.

J'ai souvent trouvé Soral agressif au cours de ses interviews avec des internautes ou des journalistes, parfois à raison mais souvent aussi à tort; donnant l'impression qu'il vaut mieux être d'accord avec lui et dire oui et amen si on ne veut pas se faire rentrer dans le lard. Cette attitude est regrettable et typique de certaines personnes qui ont subi des traumatismes dans l'enfance (ce qui est son cas).
Autre point problématique: sa tentation des extrêmes. Passer du communisme au nationalisme c'est selon moi rester dans l'extrêmisme, dans la fascination de la force. Ce passage est compréhensible eu égard au paysage politique français dit "modéré" car, entre une droite cynique ("décomplexée") et une gauche tellement nulle qu'on se demande si elle le fait exprès (et je me le demande sérieusement), eh bien il ne reste plus qu'à passer selon lui à l'extrême opposé. Cependant ce survol du paysage dit "modéré" est un peu rapide et oublie une autre composante: le Centre, que Soral évacue d'un revers de la main là où un Bayrou a, me semble-t-il, fait preuve d'un courage exemplaire.

De ce fait bien que je trouve ses idées intérressantes, je ne peux pas m'empêcher d'éprouver certaines réticences vis à vis de Soral qui me semble être un adepte de la "manière forte".

Bénédictions sur tous.

A.S.

La non-existence du Mal chez Saint Thomas d'Aquin.


Comme Missel nous y invite, il semble qu'une méditation sur la non existence (ou la non substantialité) du mal s'impose. J'ai été surpris en effet de voir que la religion Baha'i reprenne cette thèse connue du christianisme; thèse tres intéressante qui a beaucoup été discutée depuis.
Je dois avouer que c'est une thèse que je ne connais pas tres bien, je vais donc tenter une petite étude que je laisse à votre appréciation.

Origine:

"Malum non est existens neque bonum". La thèse se formule ainsi chez Denys, dit le "pseudo Aréopagite", l'un des trois personnages historiques qui ont mené à la construction du personnage de Saint Denis ("Montjoie, St Denis, Que trépasse si je faiblis!" hurlé par Hugues de Montmirail dans le film, Les visiteurs).
Cette petite phrase latine ne nous dit rien d'autre que cela: Le mal n'existe pas.
(Référence: Pseudo Denys, Les noms divins, §19 sq)
Lorsqu'on regarde un petit peu le monde qui nous entoure, on peut se dire que c'est un peu fort de café que de dire des énormités pareilles à moins de les justifier avec des arguments béton.
Laissons la parole à Denys:
"... le mal ne procède pas du Bien, ou du moins, s'il procède du Bien, ce n'est pas en tant que mal. Ce n'est pas au feu qu'il appartient de refroidir ni au Bien de produire son contraire. S'il est vrai que tout être procède du Bien (car la nature du Bien est de produire et de conserver les êtres tandis que le mal les corrompt ou les détruit), il n'est rien dans les êtres qui procède du mal, et on ne saurait parler de mal absolu, puisqu'un tel mal se détruirait lui-même. S'il en va autrement, c'est que le mal n'est pas entièrement mal, mais qu'il participe en quelque façon au Bien et que bonne est la cause de tout ce qu'il possède d'être."

Ce texte est assez éclairant. Il repose sur un présupposé platonicien qui veut que le Bien (Soleil des Idées) soit la cause de l'être (CAD de tout être), thèse reprise par Lévinas au XXè siècle. Principe qui veut en outre que l'existence en elle-même soit un bien. Chacun peut se poser la question: qu'est ce qui est bien? que tout ce qui existe soit ou que rien ne soit?
Autre principe présupposé: tout être cherche son bien propre (Aristote), tout être cherche à perpétuer son existence (en se nourrissant, en protégeant sa vie, en se reproduisant, etc.), donc l'existence est un bien.
Plus tard, St Thomas ajoutera qu'il faut distinguer entre bien apparent et bien réel. Le fait que je fume par exemple constitue pour moi un bien apparent, mais ce n'est pas un bien réel pour mon corps.
NB: Pour traduire en langage religieux, il suffit de traduire "Bien" par "Dieu", c'est ce que veut dire Denys dans le fond.

Le mal chez Thomas d'Aquin:

Le docteur angélique se base sur Aristote et Denys pour appuyer la même conception: L'existence et la perfection de toutes choses sont des biens. Le mal, étant l'opposé du bien, n'a ni existence ni perfection. Je cite Gilson: "Le terme mal ne peut donc signifier qu'une certaine absence de bien et d'être, car l'être, en tant que tel, étant un bien, l'absence de l'un entraîne nécessairement l'absence de l'autre. " Le mal serait donc le "négatif" du bien en un sens quantitatif, CAD un moindre bien et non un mal pris comme un absolu; il n'a pas de réalité en lui-même, il n'en a QUE relativement au Bien qui est la seule réalité.
Quand je dis que je suis mal-ade, ou que je vais mal, c'est toujours par rapport à un état considéré comme la norme ou la référence, qui est le fait d'aller bien, d'être en bonne santé etc.
Le mal est toujours une privation par rapport à un état considéré comme naturel. Le fait pour un homme de ne pas avoir d'ailes ne constitue pas un mal, c'est naturel, mais pour un oiseau c'est un mal car il est dans sa nature d'avoir des ailes.
Donc si mal il y a, c'est toujours à cause d'une déficience. L'homme pris en lui-même est bon, mais il y a en lui une déficience, un moins de bien que ce que prévoyait le Créateur en le portant à l'existence; moindre bien lié au péché originel.
Du coup: petite Lapalissade: sans le Bien, le mal n'est rien, car le Bien est le seul support possible de l'existence et donc du mal. Si le mal en venait à détruire tout bien, il se détruirait lui-même. D'où le danger du nihilisme que dénonce Nietzsche...
Vu sous cet angle apparaît une conséquence gènante: le Bien est la cause du mal, car sans lui ce dernier ne saurait exister. Et donc se profile le risque (si on traduit Bien par Dieu) que Dieu soit cause du mal, ce qui est contraire à la foi.
La réponse de St Thomas à cette dangereuse objection est que le mal constitue un défaut, un moins, or ce moins ne saurait exister que là où il y a du plus et du moins. Or, Dieu est par essence étranger au plus et au moins de par sa qualité de parfait. Ce n'est donc pas Dieu qui est cause du mal, mais les créatures qui, pour leur part (en partant des anges, jusqu'aux êtres inanimés, et en passant bien sûr par l'homme) sont soumis au "règne de la quantité" CAD au plus et au moins.

Le mal, d'une certaine manière, est inhérent à tous les êtres qui ne sont pas parfaits comme Dieu est parfait, c'est une des raisons pour lesquelles il y a aussi de "mauvais anges". Mais même chez ces derniers, dit Thomas, le mal n'a pas de réalité propre, les "mauvais anges" ne sont que des anges déficients.

Conclusion provisoire:

Cette conception du mal a été sujette à de nombreuses discussions dans l'histoire, toutes liées à ce qu'on appelle traditionnellement le "problème du mal", problème classique s'il en est et qui consiste à peu près à demander: Si Dieu est bon et tout puissant, pourquoi le mal?
De nos jours, et depuis Kant qui a fait pas mal de ménage dans ce domaine, on ne pose plus le "problème du mal" proprement dit, mais l'esprit de cette question subsiste dans le problème de la liberté...

mercredi 3 octobre 2007

Tentative d'explication sur l'amalgame entre Maçonnerie et satanisme



Tout un programme.
Bon, je vois bien souvent cet amalgame apparaître sur le web, dans des forums, et suite à des discussions sur Dailymotion, je vais tenter de clarifier et d'expliquer ce qu'il en est du point de vue des chrétiens sur cette question. Le point de vue des "fondamentalistes" cela va sans dire, puisque les chrétiens "modérés" ne se permettent pas ce genre de "confusions".
Précisons d'emblée concernant lesdits "modérés", un petit point de doctrine évangélique: Dieu n'aime pas les "tièdes". "que votre oui soit un oui, votre non un non" etc.
Autrement dit, Dieu veut qu'on prenne position, pas qu'on soit "modéré" en ce qui concerne les questions de foi.

Passons, je vais tenter d'expliquer pourquoi on dit que la maçonnerie est satanique?
Pour donner une réponse simple et brute de décoffrage, c'est tout simplement parce qu'elle n'est pas chrétienne. Pour un chrétien, tout ce qui détourne de la personne de Jésus Christ détourne en même temps l'individu de son salut et doit par conséquent le mener à la damnation.
Dans ce contexte, la maçonnerie, en tant qu'elle ne se focalise pas sur l'Evangile et sur la personne du seigneur Jésus constitue un danger pour tout chrétien (et soit dit en passant, pour tout être humain). Un danger de damnation.
Mais alors, me direz-vous, n'importe quelle occupation qui détourne du seigneur est elle aussi un danger?
Réponse: oui, sans équivoque. Tout ce qui détourne de la loi de Dieu et de son Fils sauveur du monde est illusion, poudre de perlimpimpin, artifice diabolique. Même si cela est tres juste et tres moral (comme c'est certainement le cas de la franc maçonnerie et de beaucoup d'autres religions), du point de vue des évangiles ce n'est que du vent, et vent diabolique de surcroit.

Pourquoi diabolique?

Dans la perspective chrétienne, il y a un ennemi, un archange déchu, désobéissant à Dieu. Un archange qui n'a qu'un seul but dans la vie: détruire l'homme. Comme dirait Descartes, ce "malin génie" emploie toute sa ruse à nous tromper et à nous éloigner de l'évangile. Et parmi ces ruses, il n'y a pas que les vices et les tentations (ça c'est réservé au "vulgaire" dirons nous), il y a aussi des ruses plus sophistiquées, réservées à des personnes qui ont des exigences morales et spirituelles, ces pièges sont les "spiritualités" et la Franc Maçonnerie en fait partie. Bien sûr elle n'est pas seule, il y a le new age aussi et une quantité innombrable de fausses doctrines plus élaborées les unes que les autres qui perdent l'être humain dans leurs méandres et les mène à oublier Dieu et Jésus-Christ, ce dernier étant le seul et unique chemin vers le salut.

Bon, voilà, ça c'est le fond doctrinal irréductible du point de vue chrétien. Je n'ai pas mis de citations, j'en rajouterai si nécessaire ultérieurement.

Au dela de cette base doctrinale se rajoute toute une mythologie plus ou moins bien colportée par la rumeur, basée sur des images percutantes et des on dits invérifiables puisque ceux qui en parlent tant ne sont généralement pas eux mêmes des maçons ou des anciens maçons. Lorsqu'on étudie les témoignages d'anciens maçons, il semble que le son de cloche soit passablement différent et varié.
Cependant, dans tous les témoignages que j'ai pu lire, un point commun semble subsister: à savoir qu'il est tres difficile de quitter définitivement la franc maçonnerie. Mais je ne me hasarderai pas sur ce terrain parce qu'il me semble glissant.

A travers tout cela, je veux qu'une chose soit bien claire: il ne s'agit pas ici de mettre en question la moralité des FM, ce n'est pas le sujet. Il s'agit simplement d'expliquer pourquoi le christianisme ne peut QUE s'opposer à la FM, et ce non pas pour des questions de pouvoir, de nostalgie de l'ancien régime, crypto fascisme ou que sais-je, mais uniquement pour des raisons de doctrine et de charité.

Bien à vous.

AS

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DEA de Philo, longtemps intérressé par l'occultisme et les diverses religions, j'ai fini par revenir dans le giron du christianisme. Bien que non pratiquant, je me sens appartenir, par ma naissance et par ma formation, à la confession d'Augsbourg, CAD au protestantisme Luthérien. Ceci dit, et de ce fait, j'éprouve le plus vif intérêt pour les monothéismes en général. Je crois qu'avec la philosophie, peut s'entamer un dialogue, une communication saine que nous aurons à continuer sans relache pour affirmer notre désir de paix et de concorde sous l'égide du Seigneur.